.Blog

ROI vs ROE, le combat inutile du digital learning

adesias-article-roi-roe-le-combat-inutile-digital-learning

Ce n’est pas le plus grand blagueur de l’entreprise et il a tendance à ne jurer que par ses tableaux Excel. L’an prochain, s’il doit couper des budgets, il va forcément penser à vous. Ce n’est pas tant qu’il ne vous aime pas, il vous trouve même plutôt sympathique, mais vous ne lui avez jamais réellement rendu les euros qu’il vous a donné. Et sur ça, il a une mémoire d’éléphant le DAF.

Le DAF te guette

L’apprentissage s’élève à 30 milliard d’Euros en France en 2019. Cela représente 1,5% du PIB. On ne peut pas reprocher à certains financiers de chercher à savoir si ça vaut le coup ! On a beau lui avoir dit maintes fois que le directeur de la formation faisait un super boulot, qu’il permettait à l’entreprise de rester dans le coup, de faire monter les collaborateurs en compétences, le DAF ne peut pas s’empêcher de penser que peut-être, sans vous, le résultat net aurait été d’autant plus important.

Nous caricaturons peut-être, mais jetez un oeil à la formule du ROI, chère à Jack Phillips :
ROI (en %) = gain de la formation / coût de la formation x 100

Du coup, une formation, ça fait gagner combien ? Et bien, on n’en sait rien. Tout du moins, pas comme ça, pas avec des euros. C’est pourquoi a été inventé le ROE. Return On Expectation. Pensé par Wendy et James Kirkpatrick, cet indicateur permet de mesurer le retour sur les attentes. En d’autres termes, puisque vous ne pouvez pas vous engager sur des objectifs financiers, vous allez définir avec vos commanditaires les attentes, les critères et objectifs que devra remplir la formation que vous vous apprêtez à concevoir ou acheter, auprès des collaborateurs de l’entreprise. En somme, vous allez devoir avancer en toute transparence, formation par formation.

Alors, ça ressemble à quoi une formation réussie ?

Je ne suis pas sur que l’avénement du ROE va vraiment rassurer votre DAF. En définitive, il n’avait pas attendu pour vous demander des promesses, à défaut non chiffrées. Toutefois, pour se mettre votre DAF dans la poche, nous pensons qu’il y a quelques chiffres à avancer. Comme celui-ci : 45% des formations mise à disposition des collaborateurs ne sont jamais mise en pratique. Le manque à gagner est flagrant. Un nombre trop important de formation n’est pas consulté ou non appliqué.

45% des formations ne sont jamais mise en pratique

Chaque année, investissez dans peu de formation, mais allez-y à fond : faites du sur-mesure, améliorez à chaque nouvelle formation vos taux d’adoption, de complétion et de pénétration. Faites des campagnes de communication interne conséquentes : vos équipes doivent savoir que la montée en compétence sur ce sujet est primordial pour continuer à innover chez vous.

Alors, définissez en amont de la formation avec vos commanditaires les attentes et les objectifs de l’entreprise. Engagez-vous sur ces trois taux en l’échange des moyens qui vous permettront d’imaginer une formation engageante et une campagne de communication interne mémorable (taux d’adoption). Soumettez un NPS à votre audience en fin de modules (taux de complétion) et nourrissez-vous des retours des équipes. Mesurez la montée en compétence des collaborateurs en comparant les résultats des tests passés en début et en fin de modules (taux de pénétration).

Si possible, engagez toute l’entreprise : faites participer le CEO ou de hauts cadres, demandez leur de partager une vision sur ce sujet précis. Contextualiser permet de motiver, de rendre réel ! Faites de vos quelques formations annuelles un levier de management impactant, cela agira en ricochet sur l’image perçue de votre entreprise, créative et en mouvement.

Enfin, retournez voir ce DAF austère et borné. Il esquisse un sourire. Vos trois taux et votre NPS ne l’avancent pas plus dans sa quête du sacro-saint retour sur investissement. Mais il en a eu pour son argent. Il a senti frémir la brise de l’innovation. Et ça, il sait que ça peut rapporter gros.